Le chien du voisin aboie et dérange, surtout la nuit. Il s'agit d'un problème répandu mais aussi difficile à résoudre. Que pouvez-vous faire pour réduire cette nuisance ? De nombreuses familles ont un chien qui vit avec elles dans un appartement et cela ne peut être empêché, même dans une copropriété, car la loi de réforme l'a rendu légitime, à moins qu'un règlement approuvé à l'unanimité ne l'interdise expressément.


En outre, une réglementation a stipulé que les chiens sont des êtres sensibles et qu'ils ont donc le "droit" d'aboyer (c'est leur façon de s'exprimer) et que cela ne peut être empêché par l'utilisation, par exemple, d'une muselière.

Droits des animaux et droits de l'homme

Les droits des animaux doivent donc être reconnus et respectés. Mais comment concilier cela avec le droit des gens à se reposer dans leur propre maison et à ne pas voir leur paix troublée ? Aussi parce que la propriété privée doit être protégée non seulement de l'intrusion matérielle, mais aussi du son. La jurisprudence ne manque pas en la matière, dont le dernier en date est le récent arrêt de la Cour de cassation n° 17811. Essayons donc de voir ce qu'il est possible de faire lorsque le chien du voisin dérange, en supposant toutefois que la loi ne définisse malheureusement pas de seuil précis de "tolérance" du bruit, ni pour les aboiements du chien ni pour d'autres types de bruit, tant il faut attribuer à l'interprétation du juge.

Le seuil de tolérance au bruit

Le code civil établit des règles de tolérance du bruit, en parlant de "tolérance normale" et en faisant référence à tous ces bruits typiques de la vie moderne (par exemple, ceux dus à l'utilisation d'appareils ménagers) que nous ne pouvons pas éviter, même dans notre maison privée. Toutefois, le code n'indique pas de critère de "mesure" de ce que l'on entend par tolérance normale, de sorte que nous ne disposons pas d'un indice pour comprendre quand les aboiements du chien deviennent gênants. Par conséquent, le juge devra de temps en temps évaluer la gêne en fonction d'une série de variables que nous allons maintenant analyser.


Le premier élément à prendre en considération est le moment où le chien aboie : une chose est que cela se produit pendant la journée, quand il y a des appareils en fonctionnement, le transit des voitures, etc. ; une autre chose est que cela se produit la nuit, quand même une mouche volante peut nous ennuyer.

Un autre aspect est la répétition des aboiements : si le chien le fait occasionnellement, cela ne peut être défini comme une nuisance, tandis que si les aboiements se poursuivent toute la journée, cela devient insupportable.


L'emplacement du logement est également pris en compte. L'aboiement d'un chien est certainement moins susceptible de se produire dans un immeuble d'habitation de la ville situé dans une rue animée que dans une maison de campagne isolée. Enfin, la taille de l'animal est également évaluée : il est incontestable qu'un berger allemand peut avoir une émission sonore plus puissante qu'un chihuahua. Le juge peut évaluer ces éléments de différentes manières, notamment en attribuant une expertise phonométrique, et déterminer si les aboiements dépassent la tolérance normale et constituent donc une infraction. Mais s'agit-il d'un délit de nature civile ou pénale ?

Aboiements de chiens : délit ou crime ?

Selon les cas, les contre-mesures et les prescriptions du juge varient. Si l'infraction est considérée comme une infraction civile, le juge ordonnera l'interruption du harcèlement ainsi que l'indemnisation des dommages. Si, en revanche, il est considéré comme une infraction pénale, l'animal peut être kidnappé. Eh bien, la Cour suprême est intervenue pour établir comment comprendre si l'aboiement du chien est une infraction civile ou pénale. Le facteur discriminant n'est pas l'ampleur du bruit, mais le nombre de "victimes" impliquées.


Si de nombreuses personnes sont dérangées, aboyer peut devenir une infraction pénale, mais si, par exemple, seule la famille vivant dans l'appartement voisin est dérangée, ce n'est pas le cas. En effet, le crime de trouble à l'ordre public, de par sa nature même, doit impliquer une pluralité de personnes et non pas un petit nombre et identifiable comme peut l'être la famille en bas, indépendamment du fait que ce soit une seule personne qui ait porté plainte.


À la lumière de ce qui précède, nous pouvons dire que le propriétaire d'un chien ne peut être poursuivi pour l'aboiement de l'animal que s'il est certain que le dérangement est causé à de nombreuses personnes. En somme, il faut s'assurer que les aboiements dérangent un peu tout l'immeuble et peut-être même les maisons voisines et pas seulement vous. Sinon, il est très difficile pour la police d'établir un rapport.